Nuage dans l’œil

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Nuage dans l’œil

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Nuage dans l’œil

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PARIS

6.3.2025

19.4.2025

In the labyrinth of memory

In the labyrinth of memory, where the high walls of remembrance rise, the only and paradoxical way to escape is to know that one is lost.

In the labyrinth of memory, where recollection, capriciously, erects walls (high, very high), weaving together what has been lived and the way it has been experienced, there are two doors at each end. Through one, the present enters; through the other, the past. Their goal is to exit through the door where the other has entered. Halfway through, lost between reveries and mirages, they collide with each other—when yesterday is no longer quite yesterday, but not yet today; when today, being a little less today, has not yet become yesterday. This encounter prevents them from continuing on their path. They must turn back, leaving the labyrinth through the same door they entered.

Losing oneself to find oneself.

Forgetting to die (or to let die, if indeed that is not the same thing).

Memory is one of the pillars structuring «Cloud in the Eye», an exhibition by the artist Juan Manuel Rodríguez González (b. 1979, Málaga, Spain). And when an artist paints from memory (without a direct visual reference), as is the case here, it is legitimate to ask whether there is truly a difference between painting from memory and painting memory itself. In other words, whether, in the act of painting from memory, substance and form are not, in essence, the same thing—another enigma within the labyrinth of memory.

In any case, Juan Manuel has always been concerned with how reality is reflected through painting. And in this act of reflecting reality (a reality), painting itself becomes a memory. The memory of memory. This reflection is evident in his realist—or, more precisely, naturalist—style, pushing technique to its ultimate consequences while making space for his own pictorial language. A complex balance that the artist embraces with rigorous responsibility. Truman Capote once said, “When God gives us a gift, he also gives us a whip; its only purpose is self-flagellation.” Sainthood entails martyrdom.

This space where pictorial language claims its place reveals, in Juan Manuel’s work, a form of magical realism. The refined technique with which painted elements are endowed with the formal and objective characteristics they possess in their non-pictorial reality collides with a context that is improbable, even uninhabitable, in that same non-pictorial reality. In other words, the viewer’s eye may recognize each element of the work and its characteristics as real, but not the setting in which they appear. Thus, an aura of mystery envelops Cloud in the Eye.

Saint Lucy, though deprived of her eyes, was still able to see God. This mystical eye, present in all religions, perceives beyond the visible. Painting memory is painting with this gaze—a gaze that transcends the sensible, what is perceived by the senses. Likewise, a landscape is not merely what lies before the gaze but rather the subjective bond between the observed and the observer. To paint from/of memory is to paint from this space where vision and recollection have transformed reality through the artist’s own emotional connotations.

The artist’s gaze holds the power of creation.

The artist’s gaze is the gaze of God.

Ultimately, in Cloud in the Eye, Juan Manuel Rodríguez offers a gaze toward the sky, reflected back like a wink between the clouds. To look and to be looked at, to lose oneself in order to find oneself. A labyrinth where the divine and the oneiric become lost, generating a reality that could just as well be magical as surreal. High walls, very high. And even if we leave the labyrinth through the same door we entered, we will no longer be the same.

Guillermo Amaya Brenes

(Curator, art critic and journalist)

Dans le labyrinthe de la mémoire

Dans le labyrinthe de la mémoire, où s’élèvent les hauts murs du souvenir, la seule et paradoxale manière de s’échapper est de savoir que l’on est perdu.

Dans le labyrinthe de la mémoire, où le souvenir dresse, capricieux, des murs (hauts, très hauts), tissant ensemble ce qui a été vécu et la manière dont cela a été vécu, il y a deux portes à chaque extrémité. Par l’une d’elles entre le présent, par l’autre le passé. Leur objectif est de ressortir par celle où est entré l’autre. À mi-chemin, égarés entre rêveries et mirages, ils se heurtent l’un à l’autre, lorsque l’hier n’est déjà plus hier, mais n’est pas encore aujourd’hui ; lorsque l’aujourd’hui, étant un peu moins aujourd’hui, n’est pas encore devenu hier. Cette rencontre les empêche de poursuivre leur route. Ils doivent rebrousser chemin, quitter le labyrinthe par la même porte par laquelle ils sont entrés.

Se perdre pour se retrouver.

Oublier pour mourir (ou laisser mourir, si tant est que ce ne soit pas la même chose).

La mémoire est l’un des piliers qui articulent «Nuage dans l’œil», exposition de l’artiste Juan Manuel Rodríguez González (1979, Málaga, Espagne). Et lorsque qu’un artiste peint de mémoire (sans une référence visuelle directe), comme c’est le cas ici, il est légitime de se demander s’il existe réellement une différence entre peindre de mémoire et peindre la mémoire. Autrement dit, si, dans l’acte de peindre de mémoire, substance et forme ne sont pas, en essence, la même chose. Une autre énigme propre au labyrinthe de la mémoire.

Quoi qu’il en soit, Juan Manuel a toujours été préoccupé par la manière dont la réalité est reflétée à travers la peinture. Et dans cet acte de refléter la réalité (une réalité), la peinture devient une mémoire en elle-même. La mémoire de la mémoire. Cette réflexion transparaît dans son style réaliste ou (plus précisément) naturaliste, poussant la technique jusqu’à ses ultimes conséquences tout en laissant une place au langage pictural propre. Un équilibre complexe que l’artiste assume avec une responsabilité rigoureuse. Truman Capote disait : «Quand Dieu nous offre un don, il nous donne aussi un fouet, dont l’unique fonction est l’autoflagellation.» La sainteté entraîne le martyre.

Cet espace où le langage pictural revendique sa place dévoile, dans l’œuvre de Juan Manuel, une forme de réalisme magique. La technique raffinée avec laquelle les éléments peints sont dotés des caractéristiques formelles et objectives qu’ils possèdent dans leur réalité non picturale, se confronte à un contexte improbable, voire invivable dans cette même réalité non picturale. En d’autres termes, l’œil du spectateur pourra reconnaître chaque élément de l’œuvre et ses caractéristiques comme réels, mais pas le cadre dans lequel ils apparaissent. Ainsi, une aura de mystère enveloppe «Nuage dans l’œil».

Sainte Lucie, privée de ses yeux, était pourtant capable de voir Dieu. Cet œil mystique, présent dans toutes les religions, perçoit au-delà du visible. Peindre la mémoire, c’est peindre avec ce regard, un regard qui transcende le sensible, ce qui est perçu par les sens. De la même manière, le paysage n’est pas ce qui se trouve face au regard, mais le lien subjectif entre l’observé et l’observateur. Peindre de/la mémoire, c’est peindre depuis cet espace où le regard et le souvenir ont transformé la réalité à travers les connotations émotionnelles propres à l’artiste.

Le regard de l’artiste a le pouvoir de la création.

Le regard de l’artiste est le regard de Dieu.

En définitive, dans «Nuage dans l’œil», Juan Manuel Rodríguez propose un regard vers le ciel, qui est renvoyé comme un clin d’œil entre les nuages. Regarder et être regardé, se perdre pour se retrouver. Un labyrinthe où se perd le divin, l’onirique, générant une réalité qui pourrait aussi bien être magique que surréaliste. Des murs hauts, très hauts. Et même si nous sortons du labyrinthe par la même porte que celle par laquelle nous sommes entrés, nous ne serons déjà plus les mêmes.

Guillermo Amaya Brenes

(Curateur, critique d'art et journaliste)

No labirinto da memória

No labirinto da memória, onde se erguem os altos muros da lembrança, a única e paradoxal maneira de escapar é saber que se está perdido.

No labirinto da memória, onde a lembrança ergue, caprichosa, muros (altos, muito altos), tecendo juntos o que foi vivido e a forma como foi vivido, há duas portas em cada extremidade. Por uma delas entra o presente, pela outra o passado. O objetivo é sair por aquela onde o outro entrou.

A meio caminho, perdidos entre devaneios e miragens, eles se chocam um contra o outro, quando o ontem já não é mais ontem, mas ainda não é hoje; quando o hoje, sendo um pouco menos hoje, ainda não se tornou ontem. Esse encontro os impede de seguir adiante. Devem voltar atrás, sair do labirinto pela mesma porta por onde entraram.

Perder-se para se encontrar.

Esquecer para morrer (ou deixar morrer, se é que não são a mesma coisa).

A memória é um dos pilares que articulam Nuvem no olho, exposição do artista Juan Manuel Rodríguez González (1979, Málaga, Espanha). E quando um artista pinta de memória (sem uma referência visual direta), como é o caso aqui, é legítimo perguntar-se se realmente existe uma diferença entre pintar de memória e pintar a memória. Em outras palavras, se, no ato de pintar de memória, substância e forma não são, essencialmente, a mesma coisa. Mais um enigma próprio do labirinto da memória.

Seja como for, Juan Manuel sempre se preocupou com a forma como a realidade é refletida através da pintura. E nesse ato de refletir a realidade (uma realidade), a pintura torna-se, ela mesma, uma memória. A memória da memória. Essa reflexão transparece no seu estilo realista ou (mais precisamente) naturalista, levando a técnica às suas últimas consequências, ao mesmo tempo que reserva um espaço para a linguagem pictórica própria. Um equilíbrio complexo que o artista assume com rigorosa responsabilidade.

Truman Capote dizia: "Quando Deus nos dá um dom, Ele também nos dá um chicote, cuja única função é a autoflagelação." A santidade implica martírio.

Esse espaço onde a linguagem pictórica reivindica o seu lugar revela, na obra de Juan Manuel, uma forma de realismo mágico. A técnica refinada com que os elementos pintados são dotados das características formais e objetivas que possuem na sua realidade não pictórica se confronta com um contexto improvável, até mesmo inviável nessa mesma realidade não pictórica.

Em outras palavras, o olhar do espectador poderá reconhecer cada elemento da obra e suas características como reais, mas não o cenário em que aparecem. Assim, uma aura de mistério envolve Nuvem no olho.

Santa Lúcia, privada de seus olhos, ainda assim era capaz de ver Deus. Esse olho místico, presente em todas as religiões, percebe além do visível. Pintar a memória é pintar com esse olhar, um olhar que transcende o sensível, aquilo que é percebido pelos sentidos. Da mesma forma, a paisagem não é aquilo que está diante do olhar, mas o vínculo subjetivo entre o observado e o observador.

Pintar de/da memória é pintar a partir desse espaço onde o olhar e a lembrança transformaram a realidade através das conotações emocionais próprias do artista.

O olhar do artista tem o poder da criação.

O olhar do artista é o olhar de Deus.

Em última análise, em Nuvem no olho, Juan Manuel Rodríguez propõe um olhar para o céu, que é devolvido como um piscar de olhos entre as nuvens. Olhar e ser olhado, perder-se para se encontrar. Um labirinto onde se perde o divino, o onírico, gerando uma realidade que pode ser tanto mágica quanto surreal.

Muros altos, muito altos. E, mesmo que saiamos do labirinto pela mesma porta por onde entramos, já não seremos mais os mesmos.

Guillermo Amaya Brenes
(Curador, crítico de arte e jornalista)

SELECTED ARTWORKS

Sélection d'oeuvres

OBRAS SELECIONADAS

Cloud X
Juan Manuel Rodriguez
Cloud X
Oil on linen 24 x 30 cm
Huile sur lin 24 x 30 cm
Óleo sobre linho 24 x 30 cm
Cloud XIII
Juan Manuel Rodriguez
Cloud XIII
Oil on linen 50 x 40 cm
Huile sur lin 50 x 40 cm
Óleo sobre linho 50 x 40 cm
Cloud and apples
Juan Manuel Rodriguez
Cloud and apples
Oil on linen 82 x 62 cm
Huile sur lin 82 x 62 cm
Óleo sobre linho 82 x 62 cm
Cloud in the eye
Juan Manuel Rodriguez
Cloud in the eye
Oil on linen 41x33,5 cm
Huile sur lin 41x33,5 cm
Óleo sobre linho 41x33,5 cm
Stairway to heaven
Juan Manuel Rodriguez
Stairway to heaven
Oil on linen 50 x 40 cm
Huile sur lin 50 x 40 cm
Óleo sobre linho 50 x 40 cm
Untitled (girl)
Juan Manuel Rodriguez
Untitled (girl)
Oil on linen 140 x 110 cm
Huile sur lin 140 x 110 cm
Óleo sobre linho 140 x 110 cm
Question of faith
Juan Manuel Rodriguez
Question of faith
Oil on linen 20 X 20 cm
Huile sur lin 20 X 20 cm
Óleo sobre linho 20 X 20 Cm
The attribute
Juan Manuel Rodriguez
The attribute
Oil on linen 30 x 20 cm
Huile sur lin 30 x 20 cm
Óleo sobre linho 30 x 20 cm
The weightless painting
Juan Manuel Rodriguez
The weightless painting
Oil on linen 73 x 55 cm
Huile sur lin 73 x 55 cm
Óleo sobre linho 73 x 55 cm

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